|
Arrivée le premier jour de stage : on entoure les nouvelles arrivées ! |
L’école primaire Kpangalam à Sokodé compte près de 1 300 élèves répartis dans quatre groupes (A,B,C,D) comptant chacun 6 classes (CP1, CP2, CE1, CE2, CM1, CM2). On y retrouve également un jardin d’enfants.
C’est dans cette école que Laurie, Mélanie-Gabrielle, Isabelle M. et moi avons effectué notre stage. Le tout a commencé le 9 mai, alors que nous avons rencontré pour la première fois les membres de la direction de l’école Kpangalam. M. Suliman, M. Jybil et M. Toussaint, les directeurs respectifs des groupes A, C et D, nous ont accueillies. Nous leur avons expliqué nos objectifs de stage, nos motivations, nos études en cours … Quant à eux, ils nous ont dressé le portrait de leur école et expliqué le fonctionnement de celle-ci ainsi que celui du système scolaire togolais. Par la suite, nous avons choisi, en équipes de deux, le degré scolaire avec lequel nous aimerions travailler au cours des prochaines semaines. Mélanie-Gabrielle et Laurie ont opté pour le CP1 (maternelle-1ere année) et Isabelle M. et moi pour le CM1 (5e année).
|
Trois des quatre stagiaires de Kpangalam |
Le lendemain après-midi, les directeurs avaient convoqué les enseignants du CP1 et du CM1 à une réunion en notre compagnie. Nous avons profité de ce moment pour nous présenter et pour échanger sur la façon d’entreprendre le stage. Nous avons donc décidé de passer 3 jours dans chacun des groupes; la première journée étant consacrée à l’observation du fonctionnement et de la dynamique de la classe. En concertation avec les enseignants, il nous serait également possible d’animer des activités d’enseignement et d’apprentissage.
|
La montée des couleurs |
Le mercredi 11 mai, nous étions donc prêtes à entamer notre stage. Les classes débutent à 7h30 mais avant, l’ensemble des élèves se rassemble pour la montée des couleurs, moment où ils chantent l’hymne du pays. Le matin, les classes se terminent à 11h30 et reprennent à 15h00 jusqu’à 17h00. Généralement, les élèves n’ont pas de classe le mercredi et le vendredi après-midi. Chaque matin, nous débutions notre journée en prenant soin de saluer M. Suliman, le directeur du groupe A et responsable de l’école. Ce dernier était un leader en soi. Il fut également très rassurant pour nous. M.Suliman nous demandait chaque matin si nous avions passé une bonne nuit et si notre adaptation à la chaleur se faisait bien. Nous voir arriver, avec chacune notre bouteille d’eau à la main, le faisait bien rire. À la fin de notre séjour, une belle complicité s’était installée entre nous et M. Suliman, faisant ainsi place à certaines taquineries. Quant à M. Jybil et M. Toussaint, ils étaient tous deux très charismatiques malgré leur côté plus discret.
|
Un seul groupe de CM1 |
Nous avons pu constater au cours de notre séjour que l’enseignement magistral domine dans les classes et que plusieurs leçons sont transmises aux élèves dans une seule journée. Considérant qu’il y a en moyenne 52 élèves dans chaque classe, un suivi rigoureux est quasi impossible pour les enseignants. Peu d’élèves possèdent le matériel nécessaire pour bien réussir. Il n’était pas rare de voir trois élèves lire dans le même volume. Les enseignants utilisaient souvent le modelage et la répétition pour transmettre le contenu aux élèves. Nous avons peu été témoin de la discipline à coup de bâton. Par contre, il n’était pas rare de voir les élèves se frapper entre eux considérant le système hiérarchique qui existe dans la classe. En ce sens, on y retrouve un major, un sous-major et un secrétaire; il s’agit généralement des élèves qui ont les meilleures notes de la classe. Le major et le sous-major remplacent l’enseignant lorsqu’il est absent et assurent une certaine discipline.
|
On apprend Fingermath ! |
Bien entendu, il aurait été énorme pour nous de changer leurs façons de faire; ce n’était d’ailleurs pas notre objectif. Toutefois, à notre façon, nous leur avons laissé et enseigné certaines notions de chez-nous : les PAS de géant, les techniques pour dessiner des animaux, une présentation sur le Canada et le Québec, les chants (L’arche de Noé, L’arbre est dans ses feuilles, Si tu aimes le soleil), la méthode Fingermath, deux ou trois remplacements improvisés…
Les élèves étaient bien impressionnés de nous voir, ce qui laissait parfois place à de longs échanges... sans mots ! Les nombreux «Yovo, Yovo » et les « Ici madame, ici, je sais, je sais » sont parmi les souvenirs qui aujourd'hui, avec du recul, nous font drôlement sourire.
Texte de Julie