La cour de l'école Bamabodolo ainsi que les bâtiments de l'annexe A |
L'école Bamabodolo fut le lieu de stage de Josyanne, Roxanne, Valérie et moi-même. Cette école primaire est située dans le quartier du même nom à Sokodé. C'est un quartier assez éloigné du centre-ville, ce qui explique pourquoi le nombre d'élèves est beaucoup moins élevé qu'à Kpangalam. En effet, le nombre d'élèves à Bamabodolo est estimé à 400 élèves (quand on a posé la question aux directeurs, ceux-ci sont allés compter le nombre d'élèves, ce qui évidemment n'est pas une mesure fiable puisqu'elle ne tient pas compte des absents sûrement nombreux. De plus, les élèves sont si tassés dans les classes qu'il est difficile de les dénombrer sans faire d'erreur). L'école est divisée en deux annexes et en quatre bâtiments, sans compter celui du jardin d'enfants, qui est à part. Chaque annexe est dirigée par un directeur. L'annexe A est dirigée par M. André, un homme extrêmement curieux et intéressé par une foule de sujets, tant en ce qui concerne l'éducation que les différentes cultures. C'était toujours lui qui voulait prolonger la discussion après les réunions. M. Grabriel, quant à lui, est directeur de l'annexe B. C'est un homme beaucoup plus discret, voire timide. On le sentait toutefois ouvert à notre présence à l'école.
M. André, directeur de l'annexe A |
M. Gabriel, directeur de l'annexe B |
Chaque annexe de l'école est constituée de six classes correspondant à chaque niveau scolaire, soit CP 1, CP 2, CE 1, CE 2, CM 1 et CM 2. Le nombre d'élèves par classe varie énormément. Les classes des tout-petits sont généralement moins nombreuses, avec environ 35 élèves par classe. Les classes comportaient en moyenne entre 45 et 60 élèves, et la plus grande d'entre elles, au-dessus de 70 !
Une classe de taille moyenne... pour Bamabodolo ! |
L'école a grand besoin de matériel pédagogique. Plusieurs élèves n'ont qu'une ardoise, un cahier, un bout de craie et un stylo bic qui bien souvent n'écrit même plus ! Les installations de l'école sont aussi bien rudimentaires : pas d'eau courante et par conséquent pas de toilettes, pas d'électricité, de lumière ni de ventilateurs (ce qui serait un gros luxe).
Pour procurer la lumière et aussi un peu de fraîcheur aux élèves, les murs ne sont pas complètement fermés. Cela a cependant aussi ses inconvénients : quand il pleut (et Dieu sait que les pluies sont violentes en Afrique), l'eau entre partout et trempe les élèves jusqu'aux os. En plus, les orages sont tellement bruyants que nous n'entendons rien de ce que dit l'enseignant ! Le tableau, quant à lui, est inutilisable car il fait si sombre dans la classe que c'est peine perdue d'essayer de déchiffrer son contenu !
C'est ainsi que Josyanne et moi-même nous sommes retrouvées à animer un jeu questionnaire pendant une grosse averse de pluie. Les élèves devaient s'approcher à moins d'un mètre de moi, et malgré cela je devais crier pour qu'ils me comprennent. Je dis «je», car Josyanne avait déjà perdu complètement la voix. Alors dans ces conditions, cela ne valait même pas la peine d'essayer !
Moi et Josyanne animant une activité de conscience phonologique auprès d'élèves de CE2, l'équivalent de nos élèves de 4ème année... |
Quand je pense que les enseignants sont souvent confrontés à ce genre de conditions climatiques et matérielles, je tombe en admiration devant leur débrouillardise et leur imagination. Enseignants et enseignantes du Québec, cessons de nous plaindre du manque de budget en éducation ! Croyez-moi, nous ne faisons pas si pitié que cela ! Si les enseignants en Afrique de l'Ouest pouvaient avoir ne serait-ce qu'un dixième de tout ce que nous possédons dans nos écoles, ils en pleureraient de joie et en remercieraient Dieu jusqu'à la fin de leurs jours !
Les enseignants de l'école Bamabodolo, de véritables héros ! |
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