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samedi 30 juillet 2011

Anecdotes environnementales

En tant que Canadiens, nous ne sommes pas nécessairement des exemples à suivre en matière d'environnement. Mais on ne peut pas dire que ce soit la préoccupation première des Togolais non plus. En voici la preuve :

Directement à côté de ce bâtiment....

Direction régionale de la santé publique

 Se trouvait.... Ceci !

Dépotoir à Sokodé
En plus, on y brûlait de grandes quantités de déchets, ce qui dégageait une odeur âcre et malsaine ! Et, malheureusement, de l'autre côté de ce dépotoir, se trouvait une école pour jeunes aveugles où les écoliers se trouvaient en pension.
Entrée de l'IFRAM, l'école pour aveugles située à côté du dépotoir

Au moins, les Togolais ont le mérite de ne pas être hypocrites !

Oh, et puisque on parle de déchets, voici une photo de la seule poubelle que j'ai vue au Togo. C'est tellement inhabituel pour eux que les soeurs de Kara se sentaient obligées de préciser qu'il s'agissait d'une poubelle !

LA poubelle !

La pollution et la gestion des déchets au Togo

Un dépotoir à ciel ouvert
La gestion des déchets au Togo est a mon avis très préoccupante et m’a vraiment surprise.  Tous les déchets sont mélangés. Ils sont ensuite brûlés dans les jardins ou dans les rues. Les déchets des habitants sont parfois rassemblés dans des « dépotoirs sauvages » qui sont à mon avis de réels nids de pollution et de maladies pour la flore, la faune et la population. En marchant dans les rues, il n’est pas surprenant de voir des sacs plastiques et des déchets de tout genre traîner par terre et les chèvres, poules et autre animaux se promener dans ceux-ci. Je trouvais aussi très incompréhensible que les poubelles se fassent si rares au Togo. Je crois que j’ai pu en voir environ trois durant toute la durée de mon séjour.

 Texte de Josyanne
Les animaux vagabondent parmi les déchets

La faune et la flore du Togo

Un buffle au parc Sarakawa
La faune du Togo s’est beaucoup appauvrie depuis quelques années. Pour ma plus grande déception, nous n’avons pas pu observer de lions durant nos deux safaris. On ne retrouve plus de lions au Togo, car ils sont tout partis se réfugier dans d’autres coins de l’Afrique où l’on retrouve plus de cours d’eau ou ils ont été chassés par la population. Même chose en ce qui concerne les éléphants que nous aurions adoré voir. Ils ont malheureusement pratiquement disparu du Togo et de ses réserves fauniques. Durant notre visite dans le parc de Fazao, les guides nous ont même précisé que les éléphants se faisaient maintenant très discrets. Même chose en ce qui à trait aux singes. Par contre dans la réserve de Fazao nous avons pu observer des babouins et voir une antilope.
Un margouillat
Nous avons aussi eu la chance de visiter le parc de Sarakawa où nous avons pu voir des zèbres, des buffles, des gnous, etc. Des animaux qui avaient parfois été importés de l’Afrique de Sud. Au Togo, on retrouve essentiellement des buffles, des antilopes, des bubales et des cobs. Près des cours d’eau, on retrouve aussi des crocodiles et des hippopotames. Beaucoup d’oiseaux peuplent ce pays, dont les hérons, les perdrix, les faisans, les éperviers, les vautours et les cailles. Nous avons aussi pu voir beaucoup de petits lézards, les margouillats qui se retrouvent un peu partout en ville et dans les cours des maisons. On dit que l’on y retrouve aussi des geckos. Durant la saison des pluies, il y a beaucoup d’insectes, dont une multitude de termites. Dans les forêts on peut même observer de nombreuses termitières.
Le magnifique flamboyant en face de la boutique
des Pékélé

La flore du Togo est très diversifiée. Nous avons pu admirer de gigantesques baobabs, des cocotiers, des bananiers, des manguiers, des palmiers, des acajous, des karités, etc. Vers Sokodé, la végétation devient celle de la savane arbustive avec des forêts-galeries. Le fromager, le karité et le teck sont les arbres les plus répandus. Un  des arbres les plus impressionnants à mon avis se nomme le flamboyant. Cet arbre de très grande taille produit des fleurs d’un rouge écarlate.
Le Togo offre vraiment une faune et une flore variée, des paysages de collines et de montagnes, de superbes vallées, des plaines arides ainsi que des plages de sable fin.


Texte de Josyanne
Josyanne devant un immense baobab de la vallée des tambermas

mercredi 20 juillet 2011

Petit manuel pratique de Kotokoli

Kotokoli ou tem (autrefois utilisé)

Nia vénécozo = bonjour
Nia dania = bonne nuit  
Esso lézi igaazy = que Dieu t’enlève le sommeil (bonne nuit)  Esso = Dieu
Esso fézy = à demain (que Dieu te réveille)
Nodé = bonne arrivée     réponse           Ya = oui
Esso bodi ou nia natiméré = merci
Cocarni ou cocarré  = et le travail?                   Alafia = très bien
tchoukotchouko = un peu ou encore lentement
Nia corarré = travail accompli
Nia déni = et chez vous?
Ballagna soué = comment t’appelles-tu?
Bagnama sisé …= Je m’appelle…
Malina Canada= Je viens du Canada               Médégé= Je vis à …
Fifini wanama = J’ai chaud
Mobodé mozon= je vais me laver
Mozolem= je suis lavée
Doum wanama = J’ai sommeil (j’ai le serpent = doum)

Texte de Isabelle M.

Communication et langues

Isabelle A. fort heureuse de pouvoir aller sur Internet après
deux semaines... même sous l'oeil attentif de toute la famille !
Pour ceux et celles qui ne peuvent se passer de leur ordinateur, sachez qu’au Togo, du moins à Sokodé, l’accès à Internet est une chose rare et ardue. En un mois, il nous a été impossible de se connecter dans les trois cybers de la ville. Toutefois, à l’aide d’une connexion déjà existante, nous avons pu acheter des crédits et garder un contact avec le reste du monde! Il peut également être pratique pour une durée moyenne ou longue de se procurer une clé Internet que l’on branche à son ordinateur et qui fonctionne quand même assez bien. Évidemment, les pannes de courant sont fréquentes, donc cela peut venir perturber votre accès. Mais outre Internet, le téléphone peut être une alternative efficace, quoique assez coûteuse, pour rejoindre ses proches à l’étranger.   
Au Togo, les communications se déroulent principalement dans les différentes langues maternelles. Les salutations étant à la base de toute relation, les gens se saluent continuellement et … le mot «continuellement» est faible ! Il est impossible de penser à interagir pour que ce soit sans ces formules de politesse. La hiérarchie (rang social, âge, conditions, etc.) est également très respectée. Bien que le français soit la langue officielle du pays, on retrouve près de 40 dialectes dans tout le pays. Les gens de régions limitrophes ayant des langues similaires peuvent assez bien se comprendre sans nécessairement parler la langue.
À Sokodé, les cultures linguistiques principales sont les Kotokoli et les Kabyé. Pour nous, francophones Nord-Américaines, il nous était impossible de comprendre ces langues si différentes de ce que nous connaissons, toutefois, nos familles parlant pour la majorité le kotokoli ont eu la patience de nous enseigner quelques formules de base. Les gens de Sokodé apprécient grandement nos efforts à utiliser leur langue et cela peut sans aucun doute améliorer le contact avec eux. Je vous en donnerai quelques exemples. Comme c’est une langue orale, je m’excuse à l’avance pour les erreurs dans l’écriture des mots, veuillez retenir les sons seulement. Quelques semaines supplémentaires nous auraient grandement aidées à pouvoir améliorer notre apprentissage de cette langue fort intéressante.

Texte de Isabelle M.

Le tourisme au Togo

Comme l'a mentionné Julie dans sa dernière rubrique, le tourisme semble en perte de vitesse dans la réserve Fazao-Malfakassa. Un magnifique hôtel abandonné se trouve à l'entrée de la réserve. Quel dommage ! Les filles du projet Togo auraient bien aimé se prélasser dans la piscine après un safari de plus de quatre heures !


Le magnifique flamboyant à l'entrée de l'hôtel

La piscine abandonnée de l'hôtel

Une belle murale de l'hôtel représentant un cob, animal assez présent dans la réserve

Qu'est-ce qui explique cette baisse du tourisme ? D'une part, les grands animaux semblent avoir déserté la région centrale du Togo. Il ne reste plus que quelques malheureux cobs ainsi qu'une certaine quantité de babouins. Le parc mise beaucoup sur la présence hypothétique d'une soixantaine d'éléphants qu'on dit « discrets » alors qu'en fait on en a perdu toutes traces depuis quelques années. Et malheureusement, les animaux qui ne sont pas partis d'eux-mêmes ont été chassés par l'homme. Quel dommage.

Mais la fuite des animaux n'explique pas selon moi pourquoi il y a si peu de touristes partout au pays. En effet, le pays a un assez bon potentiel touristique, puisque c'est en quelque sorte un concentré de l'Afrique. Sur son tout petit territoire, on retrouve en effet diverses ethnies, de nombreuses langues et cultures et toutes sortes de paysages. Pourtant, partout au Togo, nous voyons des hôtels abandonnés et des restaurants fermés. Ceux qui demeurent ouverts sont souvent en bien mauvais état et ont de toute évidence connus de meilleurs jours.

Si vous leur posez la question, les togolais vous expliqueront pourquoi tout semble laissé à l'abandon. Dans le milieu des années 1990, tout le pays a été paralysé par une grève générale illimitée qui a duré un bon moment, ainsi que par des attentats et manifestations de toute sortes. Le pays en entier en est ressorti tout chamboulé, et depuis les affaires semblent avoir du mal à redémarrer. Heureusement, les Togolais sont d'éternels optimistes et ils ne perdent pas espoir de réussir un jour à redorer leur blason. Je leur souhaite de réussir, en tout cas, car ils vivent dans un bien beau pays qui mérite d'être mieux connu.

La réserve de faune Fazao Malfakassa

Notre groupe dans le camion du safari
Notre visite à la réserve de Fazao fut notre première sortie  lors de notre séjour à Sokodé. Il s’agit d’une réserve naturelle située à environ 1h15 min (en voiture) de notre ville d’accueil.
Parties à 6h15, nous avons roulé quelques temps sur une route goudronnée avant de prendre un chemin « de terre » qui nous a valu une première séance de rodéo.
Termitière
Une fois arrivées, nous sommes toutes embarquées dans le même véhicule et nous avons traversé le petit village de Fazao. Les gens de la réserve ne nous garantissaient pas de voir tous les animaux … et ils avaient bien raison ! Les animaux ont été plutôt discrets lors de notre passage.  Nous avons quand même pu voir l’étang où vivaient les crocodiles, un singe, un cobs et d’impressionnantes termitières.
Nous avons également rencontré des hommes  (gardes, cuisiniers) qui vivaient dans une installation située en plein cœur de la montagne loin de toute civilisation. À mon avis, ils étaient bien contents de voir une dizaines de touristes… féminines ! Notre chauffeur nous a amené jusqu’au bas du mont Kpeya à 600 m d’altitude.  
Le mont Kpeya
Malheureusement, la réserve de la faune de Fazao-Malfakassa n’attire plus autant de touristes que par le passé. On y retrouve d’ailleurs une piscine et un hôtel laissés à l’abandon. Bien que nous n’ayons pas vu beaucoup d’animaux, nous avons passé une agréable matinée en groupe dans une végétation qui ne nous était pas du tout commune.

Texte de Julie


mardi 12 juillet 2011

Après la pluie, les termites !

Le commentaire de Julie à propos du froid après la pluie me fait penser qu'après la pluie, il n'y a pas que le froid et le beau temps : il y a aussi les termites !

En effet, après une bonne pluie, les termites s'agglutinent toutes sur les sources de lumière en soirée, comme les papillons de nuit.

Les petits points noirs, ce sont les termites !

Les habitants les attrappent, les mettent dans l'eau afin qu'elles ne puissent plus s'en voler... et c'est la fête ! Ils ont un bon festin !

Festin de termites poêlées avec un peu de sel !


Sans rigoler, ça goûte quand même très bon ! Josyanne et moi avons trouvé qu'elles avaient un goût de graines de tournesol. Pas de doute que ces insectes sont riches en protéines !

La température

Dès notre arrivée à Lomé, la capitale du Togo, nous avons dû nous adapter à la température. Il faut savoir que lorsque nous sommes parties du Québec, il faisait à peine  3°C; la pluie, la brume et le vent étaient au rendez-vous. À Lomé, il faisait 33°C. Ouf !! Quelle différence!

Juste avant la pluie, le vent se levait et créait des tempêtes de sable ma foi pas très agréables !
Notre ville d’accueil, Sokodé, bénéficie d’un climat tropical semi-humide. Nous y sommes arrivées alors que la saison des pluies débutait. Les matins étaient généralement nuageux et frais (25 à 28°C). Le soleil se pointait le bout du nez au milieu de l’avant-midi et était à son maximum pendant l’heure du dîner. Nos retours à la maison étaient parfois périlleux sous la chaleur (40 à 42°C). Il ne valait guère la peine de s’en plaindre puisqu’il s’agissait de la même chaleur que la veille, que le lendemain et que le surlendemain. 
Surprises par la pluie !
Les gens nous disaient souvent que lorsqu’il faisait très chaud pendant une journée, cela signifiait qu’il allait pleuvoir prochainement. J’en avais même déduit une petite règle : journée avec orage -  lendemain frais – retour progressif de la chaleur – journée avec chaleur – orage prochainement. Malheureusement cette petite règle, n’a pu s’appliquer à la durée entière de notre séjour. Lorsque le soleil laissait place aux orages, le temps devenait très sombre, le vent se levait et la température diminuait de plusieurs degrés : la pluie tombait intensément (2 à 4 heures). Généralement, nous perdions le courant pendant ces moments de pluie. Pour nous, il s’agissait en quelque sorte d’une période de rafraîchissement mais, il n’était pas rare de voir les gens du pays porter leur manteau puisqu’ils avaient froid.
Après quatre semaines passées là-bas, notre corps s’était adapté à la chaleur, certaines d’entre nous avaient même pris des couleurs de tout genre! Malheureusement ou heureusement, la chaleur africaine ne nous a pas suivie jusqu’ici puisque le froid et la brume nous attendait impatiemment à notre retour à la maison.

Texte de Julie

L'école Kpangalam

  
Arrivée le premier jour de stage : on entoure les nouvelles arrivées !
L’école primaire Kpangalam à Sokodé compte près de 1 300 élèves répartis dans quatre groupes (A,B,C,D) comptant chacun 6 classes (CP1, CP2, CE1, CE2, CM1, CM2). On y retrouve également un jardin d’enfants.
C’est dans cette école que Laurie, Mélanie-Gabrielle, Isabelle M. et moi avons effectué notre stage. Le tout a commencé le 9 mai, alors que nous avons rencontré pour la première fois les membres de la direction de l’école Kpangalam. M. Suliman, M. Jybil et M. Toussaint, les directeurs respectifs des groupes A, C et D, nous ont accueillies. Nous leur avons expliqué nos objectifs de stage, nos motivations, nos études en cours … Quant à eux, ils nous ont dressé le portrait de leur école et expliqué le fonctionnement de celle-ci ainsi que celui du système scolaire togolais. Par la suite, nous avons choisi, en équipes de deux, le degré scolaire avec lequel nous aimerions travailler au cours des prochaines semaines. Mélanie-Gabrielle et Laurie ont opté pour le CP1 (maternelle-1ere année) et Isabelle M. et moi pour le CM1 (5e année).
Trois des quatre stagiaires de Kpangalam
Le lendemain après-midi,  les directeurs avaient convoqué les enseignants du CP1 et du CM1 à une réunion en notre compagnie. Nous avons profité de ce moment pour nous présenter et pour échanger sur la façon d’entreprendre le stage. Nous avons donc décidé de passer 3 jours dans chacun des groupes; la première journée étant consacrée à l’observation du fonctionnement et de la dynamique de la classe. En concertation avec les enseignants, il nous serait également possible d’animer des activités d’enseignement et d’apprentissage.
 
La montée des couleurs
Le mercredi 11 mai, nous étions donc prêtes à entamer notre stage. Les classes débutent à 7h30 mais avant, l’ensemble des élèves se rassemble pour la montée des couleurs, moment où ils chantent l’hymne du pays. Le matin, les classes se terminent à 11h30 et reprennent à 15h00 jusqu’à 17h00. Généralement, les élèves n’ont pas de classe le mercredi et le vendredi après-midi. Chaque matin, nous débutions notre journée en prenant soin de saluer M. Suliman, le directeur du groupe A et responsable de l’école. Ce dernier était un leader en soi. Il fut également très rassurant pour nous. M.Suliman nous demandait chaque matin si nous avions passé une bonne nuit et si notre adaptation à la chaleur se faisait bien. Nous voir arriver, avec chacune notre bouteille d’eau à la main, le faisait bien rire. À la fin de notre séjour, une belle complicité s’était installée entre nous et M. Suliman, faisant ainsi place à certaines taquineries. Quant à M. Jybil et M. Toussaint, ils étaient tous deux très charismatiques malgré leur côté plus discret.

Un seul groupe de CM1

Nous avons pu constater au cours de notre séjour que l’enseignement magistral domine dans les classes et que plusieurs leçons sont transmises aux élèves dans une seule journée. Considérant qu’il y a en moyenne 52 élèves dans chaque classe, un suivi rigoureux est quasi impossible pour les enseignants. Peu d’élèves possèdent le matériel nécessaire pour bien réussir. Il n’était pas rare de voir trois élèves lire dans le même volume. Les enseignants utilisaient souvent le modelage et la répétition pour transmettre le contenu aux élèves. Nous avons peu été témoin de la discipline à coup de bâton. Par contre, il n’était pas rare de voir les élèves se frapper entre eux considérant le système hiérarchique qui existe dans la classe. En ce sens, on y retrouve un major, un sous-major et un secrétaire; il s’agit généralement des élèves qui ont les meilleures notes de la classe. Le major et le sous-major remplacent l’enseignant lorsqu’il est absent et assurent une certaine discipline.

On apprend Fingermath !

Bien entendu, il aurait été énorme pour nous de changer leurs façons de faire; ce n’était d’ailleurs pas notre objectif. Toutefois, à notre façon, nous leur avons laissé et enseigné certaines notions de chez-nous : les PAS de géant, les techniques pour dessiner des animaux, une présentation sur le Canada et le Québec, les chants (L’arche de Noé, L’arbre est dans ses feuilles, Si tu aimes le soleil), la méthode Fingermath, deux ou trois remplacements improvisés…

Les élèves étaient bien impressionnés de nous voir, ce qui laissait parfois place à de longs échanges... sans mots ! Les nombreux «Yovo, Yovo » et les « Ici madame, ici, je sais, je sais » sont parmi les souvenirs qui aujourd'hui, avec du recul, nous font drôlement sourire.

Texte de Julie


samedi 9 juillet 2011

La lessive

Josyanne et Isabelle s'adonnent à l'art de la lessive à la main !
Vous imaginez bien que la lessive au Togo ne se fait pas exactement comme ici au Québec. Dans notre vie québécoise, la lessive n’a rien de bien spécial. Au Togo, c’est tout une aventure !
Tout d’abord, une panoplie de seaux d’eau sont nécessaires pour faire la lessive, quatre pour être exacte. De plus, il est absolument nécessaire que le savon fasse de la mousse pour qu’une maman africaine soit certaine que les vêtements seront propres. C’est donc avec tristesse que nous avons constaté que notre petit savon de camping multi usages ne convenait pas du tout à la tâche. Aussi, il ne faut pas oublier la technique à utiliser pour frotter les vêtements de façon assez rapide tout en étant efficace. Malheureusement, un seul mois de lessive ne nous a pas été suffisant à l’apprentissage de cette merveilleuse technique. Ne sait-on jamais, peut-être nous viendra-t-il l’envie de nous pratiquer ici à la maison ?

Texte de Mélanie
Voir des blanches laver leur linge, c'est drôle au début, mais qu'est-ce que c'est long ! haha

Ansara, yovo, yovo...

À force d'entendre chanter les enfants cette petite chanson à la vue des blanches, j'ai eu la curiosité de demander les paroles à ma « soeur » Firdaws. Voici donc la chanson ainsi que sa traduction :


Ansara, Yovo, Yovo
Famalidé mamou kpono !

La blanche, la blanche,
donne-moi l'argent, j'achète le pain

Du coup, je dois avouer que le charme de cette comptine en a pris un coup ! Aussi ai-je demandé à Firdaws de me composer une réplique. La voici :

Modon di Rumbado
me venalide
woré nakiri gnami

Mon ami noir, je n'ai pas d'argent,
La prochaine fois, tu as compris ?

Pas mal, non ?

Les enfants


Ces petits amours qui furent l’élément central du projet Togo mériteraient certainement plus que quelques lignes de présentation. Leur réalité étant tellement différente de la nôtre, nous ne pouvons que vous présenter quelques points marquants.
D’abord, il faut savoir qu’au Togo, la hiérarchie de l’âge est très importante. Ainsi, un enfant plus âgé a le droit de frapper, de donner des ordres et de passer devant un plus jeune.
L’enfant africain se doit de servir ses parents. Peu importe qu’il soit occupé à une tâche ou non, si le papa désire un verre d’eau, l’enfant doit aller le lui servir.
Ce même phénomène se voit aussi entre les frères et sœurs. L’homme étant l’homme, la femme, en l’occurrence sa sœur, doit le servir. Cela vous semble peut-être très difficile à faire, mais au Togo cela se fait naturellement.
Comme chez nos petits Québécois, certains enfants sont plus rieurs ou plus turbulents alors que d'autres sont plus réservés.
Par contre, dans tous les cas notre peau blanche les intrigue. Chaque fois qu’un enfant nous apercevait, il criait en chantonnant « annsarra, yovo yovo » ce qui signifie « un étranger blanc ». Parfois, il nous demandait aussi le pain ou l’argent. Ces quelques mots que nous avons entendus plusieurs centaines de fois furent parfois déstabilisants et un peu agaçants. Devant tous ces enfants nous interpellant, il était difficile de toujours répondre avec le sourire. Tout de même, leurs grands yeux noirs et leurs petits cheveux courts autant chez le garçon que la fille, nous ont charmé.
Texte de Mélanie